La beauté, très surfait...
Je ne suis pas ce qu’on
appelle une belle fille (si si j’vous jure !). Pas répugnante, certes.
Mais pas le genre à imposer le silence par sa seule présence dans une pièce. En
même temps, des filles comme ça, j’en connaît pas dans la vrai vie, et même si
c’était le cas, le silence ne me sera jamais imposé !
Je suis plutôt ça (mais
avec de plus jolis seins nanmého c'est quoi cette horreur !) :
Certes, vous me direz c’est
très beau. C’est un tableau.
Mais quand on a envie de s’habiller comme ça :
Vous conviendrez que ça
n’est pas très… bienvenu.
J’ai connu une fois dans ma
vie une vrai fille sublime, enfin à mon sens. Le modèle de perfection féminine
absolu.
Je l’ai rencontrée le jour de la rentrée en prépa il y a deux ans. L’hypo,
c’est une ambiance particulière, très…féminine. Genre 18 filles et 6 garçon.
Donc fort coefficient de crêpage de chignon, messes basses et perfidies en tout
genre… et je n’ai pas été en reste de ce côté là croyez-moi… Bref, le jour de
la rentrée, je toisais d’un œil désespéré la féminité de la classe qui allait partager
ma vie durant deux ans… quand soudain, elle entra. Un peu perdue, pas sûre
d’elle, ce qui la rendait encore plus charmante. Elle s’assit à côté de moi,
bien sûr. Ce qui, par ricochet, me fit paraître encore plus moche.
Elle et son mètre soixante-dix-huit pour 55 kg, soit 20 cm de plus que moi et
10 kg de moins (j’exagère, mais à peine). Elle et ses jambes de sirène (comment
ça, pas possible ?!). Elle est sa chevelure ondoyante et même pas
électrique y a pas de justice. Elle et son profil de statue grecque. Elle et
ses immenses yeux Caraïbes. Et surtout, son magnifique sourire.
Il va sans dire que je la détestai instantanément.
Une fille adorable, rien
d’une pétasse arrogante. Une gentille. Rien de moi quoi. Bon, confondait
raffinerie et raffinement… (mais après tout, j’ai bien osé commettre « des
centres COMMERCIALS ») Je pouvais passer des heures (bon ok des minutes,
faut pas pousser) à admirer sa grâce lorsqu’elle réunissait ses cheveux en
chignon lâche pendant les cours de philo… J’arrête, ce blog est en train de
virer sa cuti !
Cette fille, c’était ce que j’aurai voulu être si j’avais osé me l’avouer tout
au fond de mon cœur de pierre arrogant et suffisant. Snif.
J’ai su qu’elle avait
participé à plusieurs élections de miss cet été. Heureusement elle n’a pas
gagné, elle mérite mieux que de finir en couv de Choc ou au salon de la
choucroute… (bien que je sois persuadée qu’elle n’est pas assez conne pour se
faire prendre en photo en train de lécher du lait concentré).
J’ai assisté une fois à une
élection de ce grenre. Miss Valinco cet été. Atterrant. J’étais très très mal à
l’aise. Je savais que c’était le genre d’événement dégradant que je n’apprécie
pas du tout, mais une fois que je l’avais vu, je me sentais encore plus mal.
Que ce genre de mise en scène avilissante puisse encore exister de nos jours,
ça me dépasse. Qu’on puisse avoir envie d’y participer, n’en parlons pas.
Voir ces filles se pavaner, sein en avant cul en arrière, sourire faux plaqué
sur un visage lisse. Extensions en balancier accompagnant le mouvement des
fesses. Robe vulgaire mettant en avant leur décolleté avantageux.
Me font bien rire, dans ces élections. A demander quelles études font les
postulantes (en général, fac de psycho, BTS AD, ou mieux, des ETUDES pour être
PROF DE FITNESS !) comme si on s’intéressait à ce qu’elles ont dans la
tête. Faut arrêter la mascarade, arrêter l’hypocrisie.
je suis vraiment mauvaise langue, ça se voit bien que c'est l'élection de miss gros... cervelet
Mais ce qui me dégoûte le
plus, c’est moi, nous, les filles qui ne participons pas. Qui allons à la
soirée pour se foutre de leur gueule, à coup de sarcasmes bien envoyés, pour
ça, faites-nous confiance… Mais au fond, si on était des canons de beauté, on
serait sûrement là, à leur place.
Si j’étais belle, me ferais
pas chier à la fac. Si j’avais un corps de rêve, je ne ferais rien, je serais.
Je resterais nue toute la journée.
C’est pas mon idéal de vie, attention. Si on me proposais ça, je refuserais.
Mais si j’étais autre. Si depuis toujours, on s’extasiais sur ma beauté… Aux
USA j’aurais été pompom girl. Et vu mon caractère actuel, j’aurai été une vrai
petite pétasse suffisante. Je me dis souvent, lorsque j'en ai marre de
l'histoire médiévale, que si seulement, si seulement j'avais mesuré 20 cm de
plus et pesé 10 kg de moins... ma vie serait vraiment plus facile...
Si j'avais été canon, ça aurait changé toute ma vie.
Et ça m’énerve, d’être conditionnée comme ça. Même
dans un monde qui n’existe que dans ma tête.