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The rouquine's Bath
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5 mars 2010

Une éducation

ça faisait longtemps ! Et pourtant en ce moment je vais plutôt pas mal au ciné, mais toujours cette flemme...
Avant de vous parler de mon dernier coup de coeur, hier j'ai eu la chance phénoménale de pouvoir voir Moulin Rouge au cinéma ! Oui bon moquez-vous, mais ce film c'est MON film, ou plutôt, NOTRE film, de mes copines de lycée et moi... Je ne compte plus le nombre de fois où nous l'avons vu, c'est bien simple je connais toutes les chansons par coeur ! MAIS, lorsqu'il était sorti au ciné je n'avais pas pu aller le voir, donc quand j'ai vu qu'il repassait juste un soir dans un ciné de Montpellier j'ai littéralement sauté dessus... et versé ma larmichette à la fin as usual... enfin tout ça pour dire que si vous êtes dans le même cas que moi et que vous avez l'occasion de le voir au ciné, courrez-y ça vaut la peine...

Parlons actu maintenant...
une__ducation
Pitch :
1961, Angleterre. Jenny a seize ans. Élève brillante, elle se prépare à intégrer Oxford. Sa rencontre avec un homme deux fois plus âgé qu'elle va tout remettre en cause. Dans un monde qui se prépare à vivre la folie des années 60, dans un pays qui passe de Lady Chatterley aux Beatles, Jenny va découvrir la vie, l'amour, Paris, et devoir choisir son existence.

¨Par où commencer, il y aurait tant à dire sur ce petit film.
J'ai déjà dit ici comme j'aime les films traitant du passage à l'âge adulte, pour moi le plus beau, le plus sincère, le plus déchirant, le plus pur des moments que l'on puisse vivre. Ce film c'est avant tout ça, l'histoire d'une jeune fille brillante, rêvant à sa vie future mais ne vivant pas vraiment sa vie présente, à la fois passive, résignée, et exaltée, audacieuse, dont la rencontre avec un homme de deux fois son âge va changer la vie.
On assiste à cette métamorphose, de l'enfant soumise à la jeune femme presque émancipée (tant que faire se peut dans l'Angleterre des 50's). Au départ cette histoire entre une adolescente et un homme mûr laisse un peu dubitatif, mais très vite on se rend compte que Jenny avait seulement besoin de cette petite étincelle pour révéler toute sa maturité, et finalement on ne pense plus à cette différence énorme au fur et à mesure qu'elle se transforme en une sorte de mini Audrey Hepburn. C'est toute la subitilité de ce film, je n'ai pas du tout ressenti le côté "malsain" de la relation passé l'étonnement de prime abord de voir une gamine de 16 ans s'insérer parfaitement au sein d'un groupe de trentenaires...Tout le film joue ainsi sur la corde, entre pudeur et audace, il ne s'agit pas ici d'une variation de Lolita. Pas de manipulation de la part de Jenny, pas non plus de candeur excessive. On peut même se demander si elle "devient" réellement femme, où si elle ne l'est déjà pas au fond, et si cette histoire ne la révèle tout simplement pas à elle même. Le personnage de David reste également ambiguë, salaud mais touchant et on ne peut s'empêcher de croire en sa sincérité (je ne peux pas trop en dire pour ne pas gâcher la fin ^^).
Il faut évidemment saluer les prestations des acteurs, Carrey Mulligan est étonnante, grâcieuse, toujours juste, d'une présence folle... je crois qu'elle a été nommée aux oscars, j'espère vraiment qu'elle gagnera car son interprétation était parfaite. Mais tous les autres acteurs sont vraiment bons, et les personnages tous justes, pas un n'est négligé. Tout sonne vraiment juste dans ce film.
Et c'est ainsi qu'on arrive à l'autre niveau du film, la condition féminine dans l'Angleterre d'après-guerre. Vraiment un traitement très intéressant du sujet. Quelles alternatives pour les femmes à l'époque ? Les études ou le mariage.  Les choses ont-elles vraiment changé ? C'est ce que je me disait en regardant ce film, il semble intemporel, on est à la fois transporté dans cet univers et on ne peut s'empêcher de se dire que le sujet est terriblement actuel. Je pense avoir déjà parlé plusieurs fois ici de ce phénomène de jeunes, voire très jeunes filles, 18, 20, 22 ans, déjà mariées et ayant un ou des enfants. Je ne juge pas, je ne doute pas qu'on puisse être heureuse ainsi même si ça ne correspond pas à ma vision du bonheur, mais il n'empêche qu'avec toutes les possiblités qu'ont les femmes, et tout le monde d'ailleurs, de s'épanouir, même sans parler d'études, il est étonnant de voir que l'on peut continuer à s'enfermer aussi jeune dans le mariage et la famille...
Mais je m'égare et vous me laissez divaguer ! revenons au film. (attention spoiler)
Ce qui est assez étonnant, c'est que l'héroïne, une jeune femme brillante, prometteuse, ayant travaillé toute sa courte vie dans le seul but d'intégrer Oxford laisse tout tomber après une demande en mariage... C'est toute l'ambiguité et l'intérêt du personnage. Au départ, Oxford ne représente pour elle qu'une façon de s'échapper de l'emprise de son père et de l'ennui abyssal de sa vie. Son histoire d'amour n'est qu'une nouvelle fuite. David la balade de concert en escapades amoureuse, et pour finir à paris, son rêve...
Ce n'est qu'une fois que son histoire se termine qu'elle revient à son ambition de départ. En sortant du ciné, j'analysais la chose ainsi : elle n'a jamais réellement souhaité entrer à Oxford, cela n'a jamais été son rêve, mais seulement s'évader de son cadre de vie, aussi la fin est plutôt triste puisqu'elle finit par se plier aux exigences de son père et entrer effectivement à Oxford.
Avec le recul (de 2 heures youhou), je pense en fait, non elle ne rêvait pas réellement d'y entrer, au départ, mais là où son histoire d'amour la fait réellement grandir, c'est qu'elle prend conscience que les études ne sont pas seulement une échappatoire, mais un moyen de se réaliser et de s'épanouir. Le rôle de l'enseignante, est crucial. Elle symbolise à elle seule toute l'Idée du film. Elle est d'abord le modèle, on sent la relation privilégiée, voire l'affection, entre elle et Jenny. Puis alors que celle-ci favorise son histoire d'amour, elle se rebelle contre ce professeur qui la met en garde et représente la façon dont Jenny envisage alors les études : rébarbatives et inutiles. Enfin lorsque Jenny se rend compte que son histoire n'existe pas, elle retourne vers son professeur et se rend compte qu'elle s'est accomplie seule, à travers la culture, et redevient le modèle que suit Jenny, mais cette fois pour les bonnes raisons.
Enfin je suis intarrissable ! Je vais donc m'arrêter là, en ajoutant juste quelques remarques : la BO est très bonne, adaptée mais discrète. Si vous pouvez, allez le voir en VO, c'est savoureux et vous pourrez en plus apprécier les petites phrases en français distillées dans le film (Carey parle vraiment très bien le français d'ailleurs ! presque pas d'accent !)...
C'est un film où l'on ris beaucoup (si l'on aime l'humour anglais biensûr), où l'on pleure aussi (oh oui des larmichettes !), mais où l'on ne s'ennuie pas une seule seconde, vraiment vraiment, j'espère vous avoir donné envie !

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