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The rouquine's Bath
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15 mars 2008

Les émissions françaises

Un truc qui m'emmerde dans la télévision française, c'est que les émissions sont toutes basées sur la promotion. Prenons, au hasard, l'émission Les Enfants de la Télé, présentée par Arthur. Le principe : une poignée d'acteurs, chanteurs, etc, souvent les mêmes d'ailleurs, invités par Arthur, présentateur et humoriste talentueux qui se contente de lancer des vannes foireuses, avec l'aide de sa potiche du moment qui annonce des videos vues 100 fois sur le net.
Et ça lèche à tout va, bottes comme cul, tout est toujours super génial, en même temps, Arthur prend toujours soin d'inviter des potes à lui. C'est pour ça que d'une semaine sur l'autre, on a l'impression de regarder une redif : mêmes personnages, mêmes vannes pourries, même vidéos survisionnées.
Et le pire, c'est que si vous regardez bien l'émission jusqu'au bout, oui je sais c'est dur, vous n'avez plus besoin d'aller voir le film promotionné au ciné : vous aurez vu les meilleures scènes en extrait.
ça c'est l'émission française de base.

Remplacez Arthur par un pseudo-comique gras, rajoutez une bonne dose de vulgarité, d'égo surdimmensionné, un peu plus de sein surgonfflé sur la potiche, et quelques sketches miteux qui n'ont pour but que de faire mousser le présentateur, secouez un peu et vous avez La Méthode Cauet.

Remplacez Arthur par une fouine horripilante, ajoutez un faire-valoir comique, un ton horripilant, des sujets survolés, de fausses polémiques, des répliques sarcastiques et méprisantes, shakez :  T'empêches tout le Monde de  Dormir.

Le summum étant bien sûr Vivement Dimanche, symbole ultime du suçage de boule institutionnalisé !

La seule émission de divertissement ou l'on ose, un peu, être critique, c'est celle de Ruquier le samedi soir : On n'est pas couché, grâce notamment aux interventions des deux chroniqueurs Nolleau et Zemmour. Je ne suis pas toujours d'accord avec leurs avis, en particulier en ce qui concerne Zemmour, mais on ne peut que reconnaître que leurs critiques sont toujours bien argumentées, ils ne se contentent pas de dire beurk à tout, juste pour le principe d'être désagréable. On voit bien qu'il y a un travail derrière, et surtout qu'ils ne sont pas cons, ce qui est assez rare à la télé pour être souligné.

Mais bon, biensûr, les artistes français sont tellement habitués à se faire lécher le cul, que lorsqu'on ose dire la vérité sur leur boulot, ils crient immédiatement à l'imposture,  l' irrespect, l' hypocrisie. Or, il faut bien être réaliste, les trois quarts des films, livres, ou disques qui sortent en ce moment sont proprement merdiques (joli oxymore non ? bon.)... alors, avec indulgence, on écoute Cauet nous faire croire que le disque d'Eve Angeli est vraiment super, que le livre de Clara Morgane révolutionne la littérature française... faudrait pas nous prendre non plus complètement pour des truffes !

J'ai le souvenir de deux émissions d'OEPC, où les deux Eric se sont fait incendier dans l'une par Mickael Youn, et l'autre par Cali (deux grands intellectuels), et je dois dire que j'ai été atterrée par la connerie de ces deux personnes, qui devraient vraiment avoir honte de leur débilité grasse.

Tentons une analyse voulez vous ?

Intervention de Youn :

 

Nolleau a une réflexion tout à fait juste : « dès qu’on sort de la promotion, ‘vous êtes qui ?’ »

En effet, en France, on peut se faire lécher le fion par n’importe qui, on n' ira pas demander son CV, mais dès qu’on se permet de critiquer, attention, faut donner ses qualifications…

Selon Mickaël Youn, si « on en parle en dehors des caméras, on dira pas la même chose qu’à l’écran »… Idem, qui ira dire à Drucker : « nan mais attendez monsieur Drucker, vous êtes qui d’abord pour dire que mon disque est super, hein ? vous avez fait de la musique ? et puis je sais bien que hors-camera vous allez dire que mon disque c’est de la merde ! alors attention hein, vous foutez pas de ma gueule ! ». Il me semble évident que hors camera comme à l’antenne, on ne peut pas décemment oser dire qu’on aime ce que fait Mickaël Youn, et il devrait plutôt s’en prendre à ceux qui l’encensent… mais ça n’est que mon avis, et comme il est négatif, je ne dois pas être sincère.

fatal_bazooka« starification de la critique » je préfère ne pas commenter cette phrase très intelligente de Mickaël Youn, qui n’est « star » que parce qu’il s’est déguisé en bite et a fait le tour d’un plateau télé en string.

The best, Zemmour : « on n’est pas des professionnels de l’humour pour enfant de 4 ans ». Bon, il aurait pu s’abstenir de cette réplique un peu facile, mais bordel de kikette, je comprends aussi qu’on puisse en avoir raz le bol de se faire juger par des « artistes » dont la seule œuvre est d’avoir parodié des chansons de merde. Intéressant de voir qu’il est interdit aux critiques de lancer ce genre de réplique cinglante, alors que les artistes se permettent pis que pendre…

Il termine en refusant qu’on passe un extrait de son spectacle, et part avant tout le monde. Belle réaction.

Enfin, on ne peut pas être trop méchant avec lui, on peut comprendre que ça soit frustrant de n’être capable que de produire des divertissements pour adolescents décérébrés,d'un comique à peine équivalent à un pet de Coluche.

Intervention de Cali :

Cali ne « trouve pas objectif que quelqu’un de droite » [Zemmour] ait le droit de parler de politique à la télé. Diantre ! seuls les gens de gauche, comme Cali, qui a fait science po, rappelons-le, peuvent parler de politique à la télé… il ne « trouve pas ça objectif du tout ». Alors, si Cali le dit…

Cali « refuse de parler à un pigeon du gouvernement ». Bien sûr, si on vote Sarkozy, on est un « pigeon » (pourquoi pigeon ? je ne sais pas…) du gouvernement. Par contre, si Royal avait gagné, Cali aurait-il été un pigeon (je reprends volontairement cette expression qui ne veut rien dire, mais passons) du gouvernement  ? Un peu plus tard, les deux deviennent des « suppôts du gouvernement »… de Satan aussi non ?cali

Un pigeon du gouvernement qui va « évidemment critiquer [son] disque »… Cali représente une telle menace  que Sarko paye des « pigeons » pour descendre son album. Alala, y en a qui se prennent pas pour de la merde, malgré qu’ils en fassent…

Cali interpelle une personne du public pour qu’il vienne lui poser des questions sur son disque. Quand on a été habitué à se faire dorloter par la télé, et qu’on prend le melon, ça fait mal au cul de s’entendre dire que son disque n’est pas si bon que ça. Alors on choisit son critique. Comme c’est pratique. Les fascistes n’ont pas fait mieux.

Tout ce que Zemmour et Nolleau se sont efforcés de faire comprendre à un Cali qui me semble de plus en plus avoir un QI de navet, c’est que son rôle de rebelle-chanteur était d’un ridicule affligeant, et que ses chansons dans ce registre ne sont pas terribles. Evidemment, pour Cali ça veut dire que « parce qu’on est chanteur, on a pas le droit de parler de politique ». Alors soit il est très malhonnête, soit il est vraiment, mais alors vraiment très très con.

Le summum de la connerie de Cali : son irrespect pour le travail d’autrui lorsqu’il envoie valser les notes de Zemmour, et lorsqu’il prend celles de Nolleau pour les lire à sa place, en se croyant sans doute très spirituel. Ces deux personnes ont fait leur boulot, elles ont écouté son album, et franchement, je les plaint, ils ont pris le temps de construire un avis réfléchi sur cette merde, et lui, au nom de je ne sais quel principe selon lequel, si on ne fait pas de musique et qu’en plus, comble de l’horreur, on est de droite, on n’a pas le droit de critiquer, il se permet de foutre en l’air tout ce boulot.

Pour résumer : « je vous emmerde » dit Cali. « C’est lamentable » répond Nolleau. Et je suis bien d’accord.

Le principe de promotion a mis "l'artiste" au centre de l'émission et même au centre de la société. L'artiste est devenu un Dieu intouchable, sous peine d'être taxé d'hérésie télévisuelle. La critique de l'artiste de gauche est  particulièrement  politiquement incorrecte, sous peine de passer pour un suppôt de satan.

Triste société
.

 

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Commentaires
L
Je ne comprends pas ton billet et le fiel que tu déverses sur Cali. Je te cite "QI de navet", "affligeant", "pitoyable ", "Alors soit il est très malhonnête, soit il est vraiment, mais alors vraiment très très con"..."Cali qu ia fait Science-Po"... bla bla bla...<br /> Ta logorrhée est fatigante; j'ai fait Science-Po justement et Cali peut bien dire et faire ce qu'il veut, si cela t'insupporte, tu n'es pas obligée d'écouter et de commenter. <br /> Ah, oui, je vois... tu vas également commenter la morgue, je vois d'ici poindre la réponse "t'as fait ScPo et ça te donne le droit à donner des leçons de politique?"<br /> Ben non, justement, je ne me permets pas de donner des leçons, garde t'en également car tu n'es pas critique artistique.<br /> <br /> J'ai fait ScPo et je suis passionnée de politique, d'histoire, de philosophie, de psychologie. Je ne suis pas gauchiste (je suis même commerciale pour une marque du groupe LVMH si tu veux tout savoir) et l'engagement de Cali est sincère, ses textes sont d'une finesse rare, ses arrangements exquis.<br /> <br /> Alors, un peu de respect pour l'artiste.<br /> Merci.
G
aaaaahhhhh non ! ne me dis pas ça ! je rêve de chocolat ! c'est les filles qui mangent du chocolat, toi t'as pas le droit !
C
Et bien tu sais green, ça m'a fait un bien fou de lire ça, de lire ce que j'ai pensé en regardant ces émissions. C'est vrai qu'y en a qui se la pète grave, et que parfois, les bras m'en tombent de voir leur suffisance. Bon ben du coup, je vais manger du chocolat.<br /> Non, je partage pas, non mais.
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